Des bâtiments invités à raconter leur histoire
L’année 2020 marquera le 400e anniversaire de l’installation des Récollets dans leur couvent de la rivière Saint-Charles, site occupé aujourd’hui par le Monastère de l’Hôpital général de Québec. L’église actuelle et certains des espaces les plus anciens ont été reconstruits par les Récollets en 1670 et nous sont parvenus jusqu’à aujourd’hui. Que reste-t-il des tous premiers bâtiments de 1620 ?
C’est à cette question que tente de répondre une campagne de recherche menée depuis plus d’un an au monastère de l’Hôpital général de Québec.
La période d’occupation des Récollets est pauvre en documentation parce que les archives de cette congrégation ont brûlé en 1796 lors d’un terrible incendie qui a détruit l’ensemble conventuel de la haute ville de Québec. Si les documents ne peuvent plus parler, les bâtiments peuvent eux-mêmes raconter leur histoire.
Une première étude, débutée en 2016, avait retracé l’évolution du monastère des Augustines de l’Hôpital général et fait ressortir ses caractéristiques architecturales, depuis sa première étape de construction jusqu’à aujourd’hui. La firme d’architectes responsable de cette étude avait procédé à des relevés des espaces intérieurs et extérieurs à l’aide de laser qui a permis la création d’une modélisation volumétrique de l’évolution du monastère.
La phase actuelle de recherche fait appel aux ressources des restaurateurs du Centre de conservation du Québec et de laboratoires scientifiques de l’Université Laval.
Une étude porte sur la charpente des combles de l’église. Un relevé exhaustif des pièces et des marques des charpentiers permet de comprendre le mode de construction. Des analyses de dendrochronologie et de Carbone 14 visent la datation de ces structures.
D’autres restaurateurs analysent le mortier des fondations des bâtiments les plus anciens et de certaines structures de maçonneries situés dans les sous-sols. Des analyses en laboratoire vérifieront la composition de ces mortiers et les dateront.
Une analyse de la fresque peinte par les Récollets derrière le mur de retable cherche à éclaircir ses origines.
Enfin, une étudiante graduée de l’école d’architecture de l’Université Laval se penche sur une construction de pierre sous l’aile des Récollets de 1680 dont l’usage reste encore un mystère.
Architectes, historiens, archivistes, restaurateurs, scientifiques, archéologues, ingénieurs, maçons, charpentiers reconstitueront l’histoire d’un bâtiment témoin des débuts de la colonie. Les résultats seront dévoilés à l’automne 2020. Restez à l’affût !
Pour l’instant, nous vous invitons à visionner ces reportages réalisés par Radio-Canada :